Un Kinésithérapeute drapeau jaune

Traduit de l’article “Yellow Flag Therapist”
par Aude Leroy
Qu’est-ce qu’un Kinésithérapeute Drapeau Jaune ?


Discours d’un patient
« J’ai mal depuis vraiment très longtemps.  Le plus fou c’est qu’un thérapeute m’a dit que j’aurais mal pour toujours et il avait raison. La douleur est causée en partie par l’usure et parce que j’ai le dos d’une personne de 90 ans, j’ai vu les radios. Il se peut qu’il y ait un lien avec le fait que j’ai une mauvaise posture depuis si longtemps ou alors à cause de ma précédente protrusion discale L2-L3 »

C’est profondément regrettable de voir que les patients croient vraiment ceci et de voir que les répercussions de ce type de croyances peuvent être dévastatrices. Nos patients ne trouvent pas ce genre de récit tout seuls. C’est ce qu’on leur a dit. Ce patient a clairement un facteur de risque de douleur très répandu : il a vu un Thérapeute Drapeau Jaune.

Voir un thérapeute drapeau jaune représente un des facteurs de risque parmi les plus inutiles. Pourquoi ? Les mots des Thérapeutes Drapeau Jaune se déguisent sous la forme de « bons » conseils de santé ; mais ils persistent bien au-delà de la douleur chronique elle-même et ils sont le facteur de risques des douleurs chroniques le plus répandu.

Drapeaux jaunes

Les médecins appellent drapeaux jaunes les « avertissements » psychosociaux ou les caractéristiques remarquables d’un patient (pensées, croyances, émotions, comportements) qui ont une influence sur leur manière de gérer une situation.

Les Thérapeutes Drapeau Jaune sont des thérapeutes qui contribuent – la plupart du temps de manière inconsciente- à une prise en charge inadaptée des problèmes de leurs patients, en suscitant des pensées et des émotions négatives, des fausses croyances et des comportements mal adaptés en ce qui concerne l’état de leurs patients. Vous vous demandez « c’est quoi le problème avec les Thérapeutes Drapeau Jaune ? ». Et bien voilà.

Fais attention à ce que tu dis

Nous, les professionnels de santé, avons beaucoup d’influence et de pouvoir sur les croyances de nos patients concernant leur corps et la manière dont il fonctionne 1, 2.

Nous savons que la douleur est produite par le cerveau pour nous signifier un danger et nous encourager à y réagir 3. La douleur est une alarme. Notre cerveau trie des quantités énormes d’informations, notamment des informations sensorielles en provenance des tissus, d’expériences et attentes passées, de l’environnement actuel, des humeurs, des émotions, etc. et essaye de décider si nous sommes actuellement en danger, et si c’est le cas comment y réagir. Si nous sommes en danger, une des manières de répondre de notre cerveau est de produire de la douleur pour nous encourager à éviter ou réduire le danger.
Greg Lehman décrit notre capacité à tolérer les sources de stress comme une coupe. Si les facteurs de stress qui se trouvent dans la coupe (anxiété, croyances négatives, stress financier, lésions tissulaires, relations…) dépassent la capacité de notre système à y résister, la coupe déborde et nous ressentons alors la douleur 4.

Si nos patients entendent « votre disque a glissé »  ou « il faut remettre en place votre colonne, c’est déplacé » c’est de l’information que leur cerveau reçoit concernant leur état actuel. Leur cerveau va prendre en compte cette information quand il va décider à quel niveau de danger les patients se situent et va probablement augmenter leur douleur. Un « disque qui a glissé » suggère que certaines parties de la colonne peuvent se déplacer facilement à cause d’un manque de « stabilité » rachidienne et que les articulations peuvent facilement se déboîter. Ceci comprend des termes tels qu’instabilité articulaire, hypermobilité, vertèbres déplacées ou subluxations articulaires. Ce qui laisse supposer une fragilité inhérente. Alors comment nos patients vont-ils faire pour bouger ? Et bien, de façon précautionneuse. Ils vont avoir peur du mouvement. La dernière chose qu’ils voudront sera de se pencher en avant et que leurs disques sortent de l’espace intervertébral.

L’explication d’articulations « os contre os » étant à l’origine du « grincement d’os » ou qui décrit la cause de la pathologie comme étant une « usure et/ou déchirure» implique que le mouvement a créé des dégâts, de la douleur et que c’est irréversible. Par conséquent, plus de mouvement provoquera plus de dégâts et plus de douleur.
Naturellement, ceci créé un scénario dans lequel le cerveau interprète des mouvements comme dangereux : à chaque fois que les patients voudront bouger, le cerveau déclenchera une alarme (douleur), les décourageant ainsi de bouger.

Si nous utilisons des explications comme celles-ci, nous allons créer chez nos patients la peur du mouvement, de l’hyper vigilance, la croyance qu’ils sont fragiles, et nous allons augmenter leur anxiété. Ce sont les facteurs de stress qui vont « remplir la coupe de notre patient » et participer par là-même occasion à leur capacité à produire de la douleur.
Nous savons que le mouvement et l’exercice sont très importants pour être en parfaite santé et réduire la mortalité 5,6,7. Pourtant, les thérapeutes qui donnent ces explications vont très certainement mener leurs patients à ne plus faire d’exercice et à ne plus bouger du tout. Ou s’ils bougent, ils risquent de le faire avec beaucoup d’anxiété ou de peur de créer des dégâts plus importants.

Ensuite, nous avons les extrémistes de la communauté de Thérapie Drapeau Jaune qui disent des choses telles que « votre mal de dos ne partira jamais » ou « cette douleur que vous avez dans le cou va s’étendre à tout votre dos ». Ceci peut amener nos patients dans la spirale de catastrophisme ; ils ne retiendront que des croyances très négatives en ce qui concerne les causes et les conséquences de leurs maux de dos 8,9,10. Je ne sais pas pour vous mais si j’avais des maux de dos depuis très très longtemps et qu’on me disait que ma douleur ne partirait jamais, la dernière chose que je ressentirais serait de l’espoir ou du bien-être. Il est sûr que de donner ce genre d’explications peut accroître l’anxiété, le stress, la peur et même contribuer à la dépression chez beaucoup de patients qui souffrent de douleurs chroniques. Il a été prouvé que tous ces facteurs sont associés indépendamment les uns des autres à de mauvais résultats, notamment un retour au travail différé, une limitation de l’activité, et une persistance de la douleur11.

De plus, nos patients n’auront certainement pas l’impression de pouvoir contrôler leur douleur et leur incapacité. Ceci est d’ailleurs fortement corrélé à un niveau plus important de douleur et d’incapacité12.

Sans aucun doute, un Thérapeute Drapeau Jaune pourra encore plus influer et inhiber un patient qui a la capacité de ressentir des émotions, voir, entendre, comprendre des concepts, ressentir la douleur. Ce que nous exprimons à chacun de nos patients est crucial pour la compréhension qu’ils auront de l’état de danger de leur corps.

Fake news

Non seulement ces explications sont potentiellement nuisibles, mais la plupart sont fausses et basées sur des informations obsolètes. Lorsqu’il s’agit de personnes souffrant de douleur chronique, les structures qui ont pu être abîmées ont très probablement guéri dans les six mois suivant le début de la douleur. Il n’y a sûrement plus de nociception en cause mais il y a toujours de la douleur. Cela s’explique par le fait que la nociception n’est ni suffisante ni obligatoirement nécessaire pour produire de la douleur, notamment dans le cadre de la douleur chronique 13,14. Nous savons aussi que la douleur n’est pas corrélée au degré de lésion tissulaire 15 et que le contexte dans lequel le stimulus nociceptif est activé est plus important que le stimulus nociceptif lui-même 16. De ce fait de nombreuses idées anciennes concernant l’origine de la douleur commencent à s’effondrer.

  • Les forces sur les structures et l’«usure » causées par des postures spécifiques (différence de longueur de jambes, bascule pelvienne, lordose, cyphose, etc.) ne sont corrélées ni avec la douleur ni avec la pathologie 17,18, 19,20.
  • Des tissus articulaires anormaux tels que des protrusions discales cervicales, la dégénérescence discale, des déchirures du labrum au niveau de l’épaule et de la hanche, des anomalies au niveau du ménisque sont des observations fréquentes chez des individus asymptomatiques et pourraient ne pas suffisamment expliquer l’origine de la douleur (21,22,23, 24,25). Mais cela peut être une part importante du tableau d’ensemble.
  • Un manque de stabilité du rachis ne crée pas de douleur, pas plus que les exercices spécifiques isolés du tronc ne soulagent la douleur 26, 27.
  • La dégénérescence discale et l’arthrose débutent dès l’âge de 20 ans, mais le pic des douleurs rachidiennes a lieu vers l’âge de 40 ans. La dégénérescence discale augmente avec l’âge, mais l’incidence des douleurs rachidiennes diminue après l’âge de 60 ans ce qui est la preuve que la douleur est plus complexe que la simple « dégénérescence » des tissus 28.

Nos corps ont une incroyable capacité d’adaptation aux facteurs de stress auxquels ils sont exposés. Cependant, quand le corps échoue à s’adapter à ces facteurs de stress, de la douleur est produite. Mais cela n’est pas uniquement basé sur l’incapacité des tissus à s’adapter aux facteurs de stress physiques, mais sur l’incapacité à s’adapter à tous les facteurs de stress auxquels une personne est exposée. Décrire les causes de la douleur en se basant uniquement sur un point de vue biomédical (dommage tissulaires, etc.) est réducteur, médicalement incorrect, scientifiquement incorrect, et possiblement délétère pour nos patients.

En connaissant les effets de la Thérapie Drapeau Jaune il apparaît clairement que nous ne pouvons la tolérer. Il est inacceptable d’être négligent dans nos explications et dans les mots que nous utilisons et cela entraînerait un retour en arrière de nos objectifs et de nos résultats.

Saisissez le drapeau

Je ne crois pas que les médecins le fassent exprès. Mais le fait que cela continue à se produire et que les patients puissent se retrouver, vraisemblablement, dans un état pire après le « conseil médical » ne peut pas être acceptable. Le manque de connaissances sur la douleur, sur la manière dont elle fonctionne ou la réticence à se mettre à jour concernant l’approche des patients qui ont une douleur chronique participe amplement au grand nombre de Thérapeutes Drapeau Jaune en pratique aujourd’hui. Les thérapeutes qui pratiquent depuis plusieurs années mais qui n’ont pas actualisé leurs connaissances, qui sont réticents à revoir leur philosophie de traitement et que l’on appelle aussi « les dinosaures » contribuent grandement au problème 29. Cependant il y a aussi de nouveaux diplômés qui ont reçu un enseignement sur les théories sur la douleur, sur le corps humain et les traitements et dont la grande majorité est dépassée. Mais c’est appris et répété dans le seul but d’obtenir un diplôme.

Comment être sûr de ne pas devenir un Thérapeute Drapeau Jaune et comment pouvons-nous aider à éduquer les Thérapeutes Drapeau Jaune ?

Étape 1 : apprendre quelque chose

La solution miracle : apprendre quelque chose !
Commencez à comprendre comment la douleur fonctionne. L’effet que vous aurez alors sur votre patient deviendra très clair et fondamental pour leur récupération. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec les connaissances actuelles sur la douleur chronique, alors informez-vous (comme vous êtes en train de le faire). Lisez les blogs de thérapeutes réputés qui parlent des preuves actuelles sur la douleur. Si nous comprenons suffisamment le fonctionnement de la douleur, nous n’utiliserons jamais d’explications nocives. Si vous recevez un patient qui a une douleur chronique et que vous ne savez pas vraiment quoi faire, appelez un ami qui sait. Si tout le reste échoue, référez votre patient. Mais pour le bien de votre patient et pour le bien de la médecine ne leur dites pas qu’ils sont cassés, que quelque chose est déplacé, qu’ils doivent gagner en stabilité, qu’ils ont une protrusion ou un glissement.

Étape 2 : faire quelque chose

Mettez vos connaissances en pratique. N’accumulez pas des connaissances en pensant que vous pouvez les utiliser simplement à mesure que vous en gagnez de nouvelles. Vous ne finirez jamais par le faire à moins que vous ne commenciez consciencieusement aujourd’hui. Commencez à interagir avec vos patients de façon pertinente en gardant à l’esprit que vous créez un environnement qui, soit augmente leur perception du danger (plus de douleur), soit la diminue (moins de douleur).

Commencez à identifier les croyances qui pourraient contribuer à la sensibilisation de leur système nerveux ou qui pourraient les empêcher de participer à une activité qui leur est importante. Aidez-les à commencer à modifier leurs croyances à travers des messages clés ou par l’entretien motivationnel. Greg Lehman a quelques petits livrets simples d’utilisation qui expliquent ces concepts de manière approfondie 31. Aidez-les ensuite à adopter de nouvelles croyances telles que « le corps est résistant », « nous réagissons positivement au stress », « la douleur a peu de liens avec les lésions dans la douleur chronique », et « la douleur est un signal d’alarme ».

Étape 3 : informer quelqu’un

Un trop grand nombre de thérapeutes contribue à l’épidémie de douleur chronique. S’adresser aux médecins qui ont des idées anciennes et dépassées concernant la douleur est primordial si nous voulons réduire le nombre de drapeaux jaunes distribués tels des friandises dans les cliniques, les hôpitaux et les cabinets privés.

Conclusion

Avec les preuves sur la manière dont les patients sont affectés par ce que nous disons, nous ne pouvons pas continuer à être des Thérapeutes Drapeau Jaune. Si nous voulons aider des gens à se sortir de la douleur, nous devons mettre à jour nos connaissances sur le modèle biopsychosocial et commencer à comprendre les connaissances actuelles sur la douleur.

Ne soyez pas un thérapeute drapeau jaune. Soyez meilleur.

Eduan Breedt, 4 juin 2018

Références

1 : Benedetti, F., Lanotte, M., Lopiano, L. and Colloca, L. (2007). When words are painful: Unraveling the mechanisms of the nocebo effect. Neuroscience, 147(2), pp.260-271.
2 : Richter, M., Eck, J., Straube, T., Miltner, W. and Weiss, T. (2010). Do words hurt? Brain activation during the processing of pain-related words. Pain, 148(2), pp.198-205.
3 : YouTube. (2018). TEDxAdelaide – Lorimer Moseley – Why Things Hurt. [online] Available at: https://www.youtube.com/watch?v=gwd-wLdIHjs [Accessed 19 May 2018].
4 : Greg Lehman. (2018). Welcome. [online] Available at: http://www.greglehman.ca/ [Accessed 19 May 2018].
5 : García-Hermoso, A., Cavero-Redondo, I., Ramírez-Vélez, R., Ruiz, J., Ortega, F., Lee, D. and Martínez-Vizcaíno, V. (2018). Muscular Strength as a Predictor of All-Cause Mortality in an Apparently Healthy Population: A Systematic Review and Meta-Analysis of Data From Approximately 2 Million Men and Women. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation.
6 : Warburton, D. and Bredin, S. (2017). Health benefits of physical activity. Current Opinion in Cardiology, 32(5), pp.541-556.
7 : Saint‐Maurice, P., Troiano, R., Matthews, C. and Kraus, W. (2018). Moderate‐to‐Vigorous Physical Activity and All‐Cause Mortality: Do Bouts Matter?. Journal of the American Heart Association, 7(6), p.e007678.
8 : Pulvers, K. and Hood, A. (2013). The Role of Positive Traits and Pain Catastrophizing in Pain Perception. Current Pain and Headache Reports, 17(5).
9 : Lee, H., Hübscher, M., Moseley, G., Kamper, S., Traeger, A., Mansell, G. and McAuley, J. (2015). How does pain lead to disability? A systematic review and meta-analysis of mediation studies in people with back and neck pain. PAIN, p.1.
10 : Leung, L. (2012). Pain catastrophizing: An updated review. Indian Journal of Psychological Medicine, 34(3), p.204.
11 : Darlow, B. (2016). Beliefs about back pain: The confluence of client, clinician and community. International Journal of Osteopathic Medicine, 20, pp.53-61.
12 : Jackson, T., Wang, Y., Wang, Y. and Fan, H. (2014). Self-Efficacy and Chronic Pain Outcomes: A Meta-Analytic Review. The Journal of Pain, 15(8), pp.800-814.
13 : Moseley, G. and Vlaeyen, J. (2015). Beyond nociception. PAIN, 156(1), pp.35-38.
14 : Capelari, E., Uribe, C. and Brasil-Neto, J. (2009). Feeling Pain in the Rubber Hand: Integration of Visual, Proprioceptive, and Painful Stimuli. Perception, 38(1), pp.92-99.
15 : The value of magnetic resonance imaging of the lumbar spine to predict low-back pain in asymptomatic subjects: a seven-year follow-up study. (2001). Journal of Osteopathic Medicine, 4(2), pp.71-72.
16 : Moseley, L. and Arntz, A. (2007). The context of a noxious stimulus affects the pain it evokes. Pain, 133(1), pp.64-71.
17 : The relationship between anthropometric postural, muscular, and mobility characteristics of males ages 18–55. (1986). Clinical Biomechanics, 1(4), p.237.
18 : Grob, D., Frauenfelder, H. and Mannion, A. (2006). The association between cervical spine curvature and neck pain. European Spine Journal, 16(5), pp.669-678.
19 : Nourbakhsh, M. and Arab, A. (2002). Relationship Between Mechanical Factors and Incidence of Low Back Pain. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 32(9), pp.447-460.
20 : DIECK, G., KELSEY, J., GOEL, V., PANJABI, M., WALTER, S. and LAPRADE, M. (1985). An Epidemiologic Study of the Relationship Between Postural Asymmetry in the Teen Years and Subsequent Back and Neck Pain. Spine, 10(10), pp.872-877.
21 : Nakashima, H., Yukawa, Y., Suda, K., Yamagata, M., Ueta, T. and Kato, F. (2015). Abnormal Findings on Magnetic Resonance Images of the Cervical Spines in 1211 Asymptomatic Subjects. Spine, 40(6), pp.392-398.
22 : Schmidt, C. (2017). Systematic Literature Review of Imaging Features of Spinal Degeneration in Asymptomatic Populations. manuelletherapie, 21(02), pp.54-55.
23 : Schwartzberg, R., Reuss, B., Burkhart, B., Butterfield, M., Wu, J. and McLean, K. (2016). High Prevalence of Superior Labral Tears Diagnosed by MRI in Middle-Aged Patients With Asymptomatic Shoulders. Orthopaedic Journal of Sports Medicine, 4(1), p.232596711562321.
24 : Register, B., Pennock, A., Ho, C., Strickland, C., Lawand, A. and Philippon, M. (2012). Prevalence of Abnormal Hip Findings in Asymptomatic Participants. The American Journal of Sports Medicine, 40(12), pp.2720-2724.
25 : Beattie, K., Boulos, P., Pui, M., O’Neill, J., Inglis, D., Webber, C. and Adachi, J. (2005). Abnormalities identified in the knees of asymptomatic volunteers using peripheral magnetic resonance imaging. Osteoarthritis and Cartilage, 13(3), pp.181-186.
26 : Smith, B., Littlewood, C. and May, S. (2014). An update of stabilisation exercises for low back pain: a systematic review with meta-analysis. BMC Musculoskeletal Disorders, 15(1).
27 : Lederman, E. (2010). The myth of core stability. Journal of Bodywork and Movement Therapies, 14(1), pp.84-98.
28 : Videman, T., Battié, M., Gibbons, L., Maravilla, K., Manninen, H. and Kaprio, J. (2003). Associations Between Back Pain History and Lumbar MRI Findings. Spine, 28(6), pp.582-588.
29 : Meakins, A. (2015). Dinosaurs among us causing chaos and confusion. British Journal of Sports Medicine, 50(7), pp.384-385.
30 : Synnott, A., O’Keeffe, M., Bunzli, S., Dankaerts, W., O’Sullivan, P. and O’Sullivan, K. (2015). Physiotherapists may stigmatise or feel unprepared to treat people with low back pain and psychosocial factors that influence recovery: a systematic review. Journal of Physiotherapy, 61(2), pp.68-76.
31 : Greg Lehman. (2018). Pain Science Workbooks. [online] Available at: http://www.greglehman.ca/pain-science-workbooks/ [Accessed 19 May 2018].

 

Précédent

Nos formations pour kinésithérapeutes certifiées VeriSelect Formation !

21 Juin 2017 Formations

Suivant

Mail14 Formation obtient avec succès la nouvelle certification Qualiopi

18 Fév 2020 Formations