Démocratiser la kinésithérapie non remboursée – Kiné Actualité
Depuis le mois d’octobre 1996, la compétence des kinésithérapeutes s’est accrue. Elle leur permet, notamment, d’encadrer des séances de gymnastique préventive. Ils peuvent trouver là l’occasion de diversifier leur activité et, utilisant leur compétence, de compléter des revenus dont chacun sait qu’ils sont à la baisse depuis quelques années. Fort de son expérience et de sa volonté de la faire partager, André Petit qui a créé une Ecole du Dos libérale il y a 20 ans à La Rochelle vient de mettre en place des sessions de formation sur la kinésithérapie préventive, la kinésithérapie plastique et les kinésithérapies sans sécu. Selon lui, « ça marche ». Explications de l’intéressé.
En 4 ans, ce sont 500 kinésithérapeutes qui sont passés par les stages de formation d’André Petit. Une centaine d’entre eux a ouvert une Ecole du Dos Mail14®, du nom du type de celle créée il y a 20 ans par ce professionnel rochelais.
« J’ai choisi d’aborder trois thèmes lors des conférences-débats que je vais animer. Il s’agit de « la kinésithérapie préventive en rhumatologie et en cardiologie : pourquoi ça marche », de « la kinésithérapie plastique : comment ça marche et quelles sont les conditions de réussite » et enfin « la kinésithérapie sans sécu : est-ce que ça marche ? ». Ce sont autant de thèmes que les kinésithérapeutes ne cessent aujourd’hui d’aborder. Je tenterai d’évoquer avec franchise et simplicité toutes les conditions nouvelles d’exercice Libéral et indépendant – prescrites mais jamais remboursées – des kinésithérapeutes ».
Hors convention depuis quatre ans
André Petit qui exerce hors convention depuis quatre années maintenant, considère que les thèmes abordés constituent « la kinésithérapie quotidienne, prescrite et non remboursée ». Il s’agit pour lui de « démontrer que, contrairement à certaines idées reçues, la diversification en kinésithérapie n’est pas uniquement destinée à des patients argentés ». Son objectif est justement de « démocratiser la kinésithérapie non remboursée ». « C’est ma philosophie depuis 20 ans ». La méthode semble avoir fait ses preuves puisqu’elle rassemble 300 patients permanents, consommateurs tout au long de l’année de cette kinésithérapie libérée, légale, régulièrement prescrite, mais jamais remboursée ».
Des séances collectives de gymnastique articulaire de kinésithérapie :
En kinésithérapie rhumatologique, les séances collectives de gymnastique articulaire de kinésithérapie rassemblent 18 groupes de patients par semaine dans l’école rochelaise. « Partout en France, précise son créateur, pour les professionnels qui nous ont emboîté le pas, notre enseigne symbolise l’Ecole du Dos libérale de kinésithérapie ». Économiquement, le système apparaît relativement supportable puisqu’aux dires d’André Petit et selon les régions d’installation des professionnels et selon le fait qu’ils exercent en zone urbaine ou en zone rurale, « les groupes de 3 à 15 patients permettent des tarifs de 25 à 60 francs la séance de 45 minutes ».
L’École s’est lancée plus récemment dans la prévention en cardiologie.
« Nous exploitons le thème rassurant de la prévention primaire sous la forme de séances collectives d’entraînement musculaire. Nos cours d’endurance training sont dispensés sur des vélos ergométriques asservis et programmés selon le rythme cardiaque de chaque patient ».
« Ce dernier, ajoute André Petit, fait toujours l’objet d’un bilan préalable de non contre-indication ». D’autre part, il remarque que le marché des cyclo-ergomètres est très actif et qu’il n’est pas très difficile pour un kinésithérapeute de faire mieux que le « biking » des salles de gymnastique. Il estime que c’est là que le kinésithérapeute doit « faire la différence ». « Il dispose en effet d’une expérience de professionnel de la santé qui est rassurante pour une population au moins quadragénaire et qui désire se remettre en forme dans des conditions de sécurité optimales.
Ne pas se satisfaire de sa seule compétence
Selon André Petit, « ces soins collectifs de kinésithérapie se couplent parfaitement à l’exercice plus classique de la rééducation quotidienne ». Reste que le professionnel qui se lance dans l’entreprise doit s’imposer certaines limites et certaines contraintes. « La pratique de tarifs accessibles, un équipement convenable, même dans un espace limité et une technique de base, qui s’apprend rapidement » sont les ingrédients indispensables pour tenter l’aventure ». Bref, il ne faut pas se satisfaire de sa seule compétence de kinésithérapeute pour faire n’importe quoi, n’importe comment, les patients ne suivraient pas.
Or ils suivent témoigne André Petit. Ils suivent tout comme les anciens prescripteurs des lombalgies communes, les médecins traitants, les rhumatologues, les chirurgiens orthopédistes, jusqu’aux médecins-conseils qui s’autorisent parfois à conseiller d’aller voir un kinésithérapeute dans son école du dos. « Ceux-ci sont interpellés et fortement intéressés par notre démarche qui semble arranger tout le monde » indique André Petit qui remarque que « la mobilisation très remarquable des nouveaux prescripteurs : cardiologues, phlébologues, chirurgiens vasculaires complète la forte offensive enregistrée de prescriptions non remboursées en kinésithérapie collective, articulaire et musculaire ».
Le strict cadre des compétences
Car à Mail14®, c’est volontairement que l’ensemble des actes professionnels et individuels qui sont dispensés sont limités au domaine de compétence des kinésithérapeutes (éducation, gymnastique de prévention articulaire, neuromusculaire ainsi que tous massages ou techniques de mobilisation du corps, qu’elles soient manuelles ou instrumentales.
Selon André Petit, « cette forte animation pour anciens patients de la rééducation permet d’entretenir un véritable « réservoir » de futurs patients pour soins individuels plus onéreux mais que nous rendons accessibles pour le plus grand nombre ».
En rééducation ou en thérapie manuelle, le kinésithérapeute rochelais ne facture pas de séance au-delà de 150 francs. « J’ai appris à limiter le nombre des séances et à me faire assister de matériels performants ». Il vante notamment les mérites de I ‘Hydrojet médical de la société Wellsystem qui, selon lui, représente « un précieux assistant du thérapeute manuel ». Idem enfin en ce qui concerne la kinésithérapie plastique. Cela fait maintenant huit années qu’il évalue les techniques LPG de I’Endermologie.